Billet d’humeur du Président…
- Parfois nous courons après les transformations pour
adapter nos pratiques professionnelles
- aux nouvelles façons de vivre et d’être malade.
- Parfois nous sommes en avance et nous tentons de « tirer » les autres dans notre sillage.
A la « Place Santé » nous revendiquons d’être en avance dans la manière d’aborder et d’essayer de résoudre certains problèmes. La lutte contre les inégalités territoriales de santé est un de ces « problèmes ». La population qui fréquente le centre de santé est porteuse de presque tous les critères qui définissent la précarité.
Nous devons donc savoir accueillir cette population avec empathie : le problème d’argent n’est jamais un obstacle aux soins.
Nous devons conduire la consultation avec le souci d’apporter la meilleure réponse – en vérifiant à chaque instant que cela est faisable pour la personne malade –, nous devons décrypter les causes de la souffrance et de la maladie, nous devons faire la part de ce qui est médical et social et nous devons demander à la médiatrice d’aider la personne pour son problème social, tout comme celle ci demande au médecin d’intervenir quand la maladie rend difficile le parcours social.
Nous développons le principe selon lequel l’action collective est le meilleur moyen de lutter contre l’isolement et le fatalisme : nos ateliers remplissent cette fonction.
Nous pensons que la participation des habitants est indispensable pour que notre projet reste ancré dans nos valeurs et dans la réalité de la cité. Tout cela, nous le faisons pour être au plus près des conditions de vie des habitants du quartier ; et cette manière de faire constitue le combat quotidien contre les inégalités sociales de santé.
Mais cela est toujours insuffisant. Car si en produisant cette médecine psycho-sociale nous n’osons pas interroger le système de protection sociale et d’offre de soins sur sa production d’inégalités, alors nous ne marchons que sur un pied et chacun sait que cela conduit le plus souvent à la chute.
Il est légitime pour nous de porter sur le champ du débat public la question des ISS (inégalités sociales de santé), d’interpeller les femmes et hommes politiques sur leurs responsabilités dans l’aggravation de l’exclusion sociale.
Il est normal de prendre notre part du fardeau pour lutter contre tous les facteurs qui, sur un territoire, fabriquent avec obstination les inégalités : celles du logement, celles de la précarité du travail, celles de la difficulté d’accéder aux droits sociaux chaque jour rognés dans leurs accessibilités.
C’est pour cela que nous participons, ici et là, au débat public sur l’exclusion sociale, sur les discriminations dont sont victimes les habitants de la cité… Nous sommes dans notre rôle à la tribune de réunions publiques et nous espérons toujours convaincre plus de soignants de s’engager dans la défense des droits des malades.
Didier Ménard
Président de l’Acsbe-La Place Santé
Médecin généraliste
Billet d’humeur du Président « Nous y sommes ! »
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C’est aujourd’hui l’inauguration de la « Place Santé » et la fête de la santé du quartier. Ce sont deux évènements profondément liés. Le centre de santé du quartier Franc Moisin / Bel Air se nourrit telles les racines d’un arbre, de la vie du quartier notamment des besoins de santé de la population. Nous n’avons pas porté ce projet pour permettre seulement à de nouveaux soignants de venir travailler sur le quartier, nous avons construit ce projet pour que ces nouveaux soignants viennent poursuivre notre travail en continuant à porter ses valeurs et son ambition d’améliorer la santé des habitants. Je ne ferai pas tout l’historique de ce projet mais l’essentiel.
Didier Ménard
Edito du mois de novembre
Nous y sommes ! Des habitants du quartier Franc-Moisin Bel Air se transforment en acteurs de santé sur leur quartier à l’occasion de l’inauguration de la Place Santé!
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En effet l’inauguration se prépare pour le 5 novembre (cf programme) qui sera en même temps la première fête de la santé sur le quartier Franc-Moisin Bel Air. Des « habitants usagers citoyens » soutenus par les médiatrices santé de l’ACSBE ont travaillé depuis plusieurs mois pour préparer cette fête : films, posters, plaquettes, seront autant d’outils qui serviront de supports à des arbres à palabres autour de thématiques santé : nutrition, activité physique, parler de santé, vivre avec son diabète, bien-être, être acteur de santé avec le CHUC (comité d’habitants usagers citoyens) et aussi les bienfaits de la musicothérapie (avec des séances de démonstration).
Ces arbres à palabres seront coanimés par des habitants et des médiatrices. Institutionnels, élus, professionnels, habitants pourront échanger ensemble autour de questions de santé.
Des professionnels aussi auront leur arbre à palabre : ceux de La Place Santé pour présenter le projet de ce nouveau centre de santé communautaire installé au cœur du quartier, l’association Canal et la référente santé du quartier (Direction Santé de la ville) pour une palabre autour de la question de la santé des jeunes, l’AMA (association des anciens du Franc-Moisin) pour échanger autour de la question de la convivialité dans le quartier.
Ceci est le résultat d’une histoire longue de presque 20 ans d’une association qui a toujours fait le pari « d’améliorer la santé des habitants du quartier » par une démarche communautaire en santé. Cette démarche a toujours été au cœur du développement de notre projet de structure de santé regroupée qui à abouti à l’ouverture de la « La Place Santé » : comité de suivi partenarial, comité d’habitants usagers citoyens (CHUC), déambulations sur le quartier, rencontres des professionnels, comité santé communautaire avec l’Institut Théophraste Renaudot…
Donc, oui ! nous y sommes ! Un centre de santé communautaire ouvre au cœur d’un quartier en zone urbaine sensible et une démonstration des effets de cette démarche communautaire en santé va avoir lieu au moment de son inauguration : participation de l’ensemble des acteurs de santé, professionnels, institutionnels, élus et habitants, coproduction, coconstruction, coévaluation, empowerment (pouvoir d’agir), seront autant de mots qui prendront sens le 5 novembre !
Hélène Zeitoun
Billet d’humeur du président
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Il y a quelques mois nous annoncions l’ouverture d’une Maison de Santé de Proximité sur le quartier Franc-Moisins/Bel-Air à Saint-Denis. Nous y sommes presque, l’inauguration aura lieu le samedi 5 Novembre. Mais ce ne sera pas une MSP mais un Centre de Santé associatif et communautaire : « La Place Santé ».
Quelle différence ? Aucune, si on regarde la nature du projet de santé qui y sera conduit et c’est cela l’important. Pour des raisons de faisabilité économique, nous avons opté pour cette structuration juridique car elle s’adapte bien au fait que les jeunes médecins candidats n’ont pas les moyens ni le désire, de s’engager dans une formation sociétaire. De plus, dans un quartier où la précarité domine, les contraintes économiques imposent le modèle actuel du centre de santé.
Notre projet santé – qui pourrait tout aussi bien être porté par une Maison de Santé réunissant seulement des praticiens libéraux – associe non seulement une démarche de soins qui tente de répondre du mieux possible aux besoins de santé de la population de la cité, mais aussi un travail de promotion de la santé dans le cadre d’ateliers collectifs – animés aussi bien par les soignants que par les médiatrices et la musicothérapeute –, un suivi individuel des personnes dans la reconquête de leurs droits sociaux et enfin, un Comité Habitants Usagers Citoyens – le CHUC – qui participe à l’élaboration du projet et qui aura sa place dans la vie de « la Place Santé ».
Ces différents acteurs exerceront leur activité dans le même lieu, permettant ainsi la construction d’une véritable démarche de santé, médico-psycho-sociale.
La Place Santé tentera de répondre aux différents défis qui sont aujourd’hui le quotidien de l’exercice de la santé dans une Zone Urbaine Sensible. Nos partenaires – qu’ils soient locaux ou nationaux – nous observent pour savoir si nos éléments fondateurs sont transposables en d’autres lieux et s’ils peuvent aider d’autres porteurs de projets à se lancer dans cette reconstruction du système de l’offre de santé. Nous, nous le croyons, et nous ferons tout pour qu’il en soit ainsi.
Mais ce qu’il est important de souligner aujourd’hui, c’est que quelque soit le modèle d’organisation choisi, le succès de cette transformation tiendra au fait que l’activité de cet « exercice regroupé du premier recours aux soins » est porté par des acteurs de santé qui développent des pratiques professionnelles adaptées aux réalités de la population.
Tant mieux si les institutions qui financent la protection sociale y trouvent l’expression de leurs politiques, tant mieux si les institutions qui organisent les soins y trouvent leurs schémas d’organisations. Nous serons très heureux pour elles, tout comme elles seront fières d’avoir participé à la réussite de ce projet.
Didier Ménard