Billet d’humeur du président
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Il y a quelques mois nous annoncions l’ouverture d’une Maison de Santé de Proximité sur le quartier Franc-Moisins/Bel-Air à Saint-Denis. Nous y sommes presque, l’inauguration aura lieu le samedi 5 Novembre. Mais ce ne sera pas une MSP mais un Centre de Santé associatif et communautaire : « La Place Santé ».
Quelle différence ? Aucune, si on regarde la nature du projet de santé qui y sera conduit et c’est cela l’important. Pour des raisons de faisabilité économique, nous avons opté pour cette structuration juridique car elle s’adapte bien au fait que les jeunes médecins candidats n’ont pas les moyens ni le désire, de s’engager dans une formation sociétaire. De plus, dans un quartier où la précarité domine, les contraintes économiques imposent le modèle actuel du centre de santé.
Notre projet santé – qui pourrait tout aussi bien être porté par une Maison de Santé réunissant seulement des praticiens libéraux – associe non seulement une démarche de soins qui tente de répondre du mieux possible aux besoins de santé de la population de la cité, mais aussi un travail de promotion de la santé dans le cadre d’ateliers collectifs – animés aussi bien par les soignants que par les médiatrices et la musicothérapeute –, un suivi individuel des personnes dans la reconquête de leurs droits sociaux et enfin, un Comité Habitants Usagers Citoyens – le CHUC – qui participe à l’élaboration du projet et qui aura sa place dans la vie de « la Place Santé ».
Ces différents acteurs exerceront leur activité dans le même lieu, permettant ainsi la construction d’une véritable démarche de santé, médico-psycho-sociale.
La Place Santé tentera de répondre aux différents défis qui sont aujourd’hui le quotidien de l’exercice de la santé dans une Zone Urbaine Sensible. Nos partenaires – qu’ils soient locaux ou nationaux – nous observent pour savoir si nos éléments fondateurs sont transposables en d’autres lieux et s’ils peuvent aider d’autres porteurs de projets à se lancer dans cette reconstruction du système de l’offre de santé. Nous, nous le croyons, et nous ferons tout pour qu’il en soit ainsi.
Mais ce qu’il est important de souligner aujourd’hui, c’est que quelque soit le modèle d’organisation choisi, le succès de cette transformation tiendra au fait que l’activité de cet « exercice regroupé du premier recours aux soins » est porté par des acteurs de santé qui développent des pratiques professionnelles adaptées aux réalités de la population.
Tant mieux si les institutions qui financent la protection sociale y trouvent l’expression de leurs politiques, tant mieux si les institutions qui organisent les soins y trouvent leurs schémas d’organisations. Nous serons très heureux pour elles, tout comme elles seront fières d’avoir participé à la réussite de ce projet.
Didier Ménard